Boule de boue nous sommes faits d’argileet agile est celui qui nous a faits ainsi,boule inique ou boule creuseet parfois carapace de granite. Notre terre est bonne pâte ; en coulée orangée elle tartine son magmacomme un rêve d’obsidienne et la digestion d’une digression scorie.Notre terre est bonne pâte ; l’humanité de passage y émaille saLire la suite « Maboule rêverie »
Archives de l’auteur : francis.friedlander
Un elfe passait là
Dans un tintement de clochettesun elfe équilibriste passaitvif et agile trottinantsur un fil de la vierge.Il était venu voir les étoiles encore endormieselles reposaient là tombées des cieux Que faisaient-ils ? Quelques mouvementset d’étranges lueursla brume les cachait d’un voilemais quand le soleil se leva ce fut l’ouverture du bal Sirius vint tournoyer aux brasLire la suite « Un elfe passait là »
Coulée de nuit
La nuit toute rondeest venue se pelotonnerau creux de l’aube pâle.Les couleurs du mondecomme un œuf fracassés’échappaient des étoiles. Finissant son petit tourla terre reposait savoureuse.Le ciel déglutissant a gobé ce petit jouraux mouillettes baveuses. Ce matin s’est cassé sur la collineabandonnant la nuitcoquille vide.
Des fleurs dans la chevelure de Bérénice
Ce que l’on doit à la lunec’est la mer en mouvementune glissade de silice l’apparition des dunesla courbe d’une brune Androsace et un croissant Ce que l’on doit à la nuitun jeu de cache cache soleilun délire d’âme Céanotheet la fraîcheur de l’air au réveil Ce que l’on doit aux étoilesl’Ancolie d’une lumière pâlela traceLire la suite « Des fleurs dans la chevelure de Bérénice »
Et les faons sur la colline
Ô toi, terre du soir,voici l´heure du loup,qui pour toi se jouedu rouge et du noir. Beauté divine,La nuit s’avanceet j’y vois la dansedes ombres sibyllines. Quand dans l’oeil de ce jourl’horizon se referme,dans le ciel je savourecette pourpre lanterne. Quand la terre ancre le soir,oui, ce n’est pas la savaneet sa faune qui seLire la suite « Et les faons sur la colline »
Mots en friche
Fret frotte ferrailletremble et bringuebalesa rouille ses tagsses lettres crissentet se rongent chemin de ferles mots du railaiguillent des phaseset s’effilochenten train d’enfer convoi dangereuxderrière mots tristestombe la phrasegarde barrièredes jours heureux Sont-ils parallèlesalphabets de fuitel’essai en frichela voie perdued’un poème ?
Ose iris
Dans tes iris je me perdscar sur le bord du milieuj’ai glissé dans le bleu. Tes cilsclignent et sont enclinsaux battements câlinscomme un souffle de viele jour et la nuit. Au battement de tes cilspoudré d’éphémèrecâlins décalqués à l’oeilJ’ai glissé dans ton bleuBel abîme ** amour ** J’ai plongé en apnéesous tes paupièreset je deviensLire la suite « Ose iris »
Du ciel à la terre
Vertiges et mystères là où le ciel de flotte se déchire et nous décoche des flèches qui sait là-haut ce qui cloche et pourquoi choir d’une Babel babiller en langue gargouille aux petits monstres biscornus et quand bien même Jacob me présenterait une échelle en verticale monter ou descendre je ne saurais plus. Encore écouterLire la suite « Du ciel à la terre »
Sous le vent tiédi de septembre
Il a mis de la couleur sur le bord de la rivière,sur un vieux bout de ficelle il a accroché un fer à cheval et quelques cailloux de formes étranges. Il a semé des marguerites et planté là trois pousses de bambou.Il a repeint en bleu et vert le vieil arbre mort. La voie ferréeLire la suite « Sous le vent tiédi de septembre »
M’en allant promener
J’ai suivi au fil de l’eau ton chant d’éclabousseJe voulais te rattraper joueuse sinueuseparfois je m’éloignais mais c’est toi qui me retrouvaistu glissais sur des pierres ardoise où se dessinait des mousses opalinesdis-moi que tu aimerais encore qu’à ta rive mes lèvres se posent sur ta nudité de fraîcheur et transparenceque mes lèvres épousent tesLire la suite « M’en allant promener »